Notre analyse, s’est portée sur les émissions de gaz à effet de serre de la Chine, puisqu’elle en est la plus grande émettrice mondiale.
Elle fait figure d’exemple, à grande échelle, de la route que pourraient suivre tous les pays en développement (économiquement et en termes d’émissions de gaz à effet de serre), bien que les inégalités territoriales et économiques s’y creusent (1).
C’est-à-dire une croissance économique et démographique, accompagnée d’une croissance maintenue des émissions de gaz à effet de serre.
Les pays en développement, gaz à effet de serre en hausse
Les pays en développement ont pour priorité l’amélioration de leur niveau de vie, donc le renforcement de leur économie. Cela passe par l’augmentation de la consommation d’énergie.
Seulement, sans une économie déjà forte, il est bien plus difficile de s’équiper pour l’exploitation des énergies renouvelables. Les énergies les plus disponibles et faciles d’accès sont encore les plus polluantes. Le charbon est facilement exploitable mais produit 2,5 fois plus de CO2 par kWh que le gaz et 150 fois plus que le nucléaire, comme aime à le rappeler Jean-Marc Jancovici. Ingénieur de l’École polytechnique, il est le créateur du bilan carbone qu’il a développé au sein de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) (2).
L’évolution des émissions de gaz à effet de serre chinoises
La Chine est le plus grand producteur d’énergie au monde : elle est à la fois le premier investisseur dans les énergies fossiles, les énergies renouvelables et l’énergie nucléaire (3-4).
Avant la crise sanitaire, des analystes prévoyaient une croissance continue de ses émissions, jusqu’à au moins 2030. Cette tendance a été perturbé quand les activités économiques ont été paralysées en 2020 par la pandémie (5).
Le plan de relance chinois vise particulièrement les technologies de pointe, y compris dans les moyens de transport électriques et publiques. Pour certains, cela pourrait mener la Chine à atteindre ses objectifs d’émissions, mais les estimations actuelles ne sont pas favorables (6).
Mise en Perspective des chiffres publiés
Rappelons quelques chiffres de population en 2020 :
France : 67,39 millions
UE : 447 millions
Europe : 746,4 millions
États-Unis : 329,5 millions
Chine : 1 400 millions
Monde : 7 800 millions
Bien que la Chine fasse partie des 195 signataires de l’Accord de Paris, elle continue l’augmentation de ses émissions. Elle est encore aujourd’hui le premier pays émetteur de CO2 (7).
A ce jour, la Chine émet le double de gaz à effet de serre des États-Unis.
Cependant, ses émissions par habitant sont inférieures de moitié :
La Chine est donc bien le plus grand pollueur du monde, mais les Chinois sont de moins grands pollueurs que les Américains, entre autres.
De plus, parmi les émissions de gaz à effet de serre chinoises, on peut compter celles des industries qui y ont été délocalisées. Une partie de la baisse d’émission de gaz à effet de serre de l’occident est en fait un transfert fait vers la Chine et d’autres pays en développement.
C’est le phénomène du NIMBY (Not In My Backyard, traduction littérale : Pas dans mon jardin) : les pays qui peuvent se le payer préfèrent délocaliser certaines activités polluantes.
A l’inverse, la Chine a fait le choix de sacrifier son environnement pour favoriser son développement économique.
On peut prendre l’exemple des mines de terres rares : Très importantes stratégiquement, des mines pourraient être ouverte à de nombreux endroits dans le monde, mais elles impliquent une pollution néfaste aux habitants des alentours.
Conclusion
Quand on parle d’émission de gaz à effet de serre, on ne peut pas rejeter la faute que sur la Chine. Les autorités chinoises ne sont certainement pas irréprochables, mais il faut savoir mettre les chiffres en perspective, d’autant plus quand la Chine représente quasiment un cinquième de la population mondiale.