« Il faut apprendre pour connaître, connaître pour comprendre, comprendre pour juger ».  

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La carte à puce en bois est-elle une bonne idée ?

ADIMAS | La carte à puce en bois est-elle une bonne idée ?
Des modèles de cartes à puce en bois sont annoncés pour les usagers par certains fournisseurs. À quel point sont-elles vraiment écologiques ?

Nous nous étions déjà penchés sur le cas du PLA, un matériau qui a été présenté comme écologique. En le confrontant aux critères nécessaires à une carte écologique, nous avions montré dans un article que les cartes à puce en PLA ne les remplissaient pas.

Cette analyse s’est d’ailleurs montrée en phase avec l’abandon de PLA par certains distributeurs de cartes à puce, car « n’atteignant pas leurs standards de qualité » (1).

Dans le présent article, nous nous penchons sur le sujet des cartes à puce en bois.

Les matériaux et la fin de vie d’une carte à puce en bois

Une carte à puce en bois ne l’est pas strictement.

La carte dite « en bois » contient souvent du plastique avec de la colle pour la fixation de modules métalliques (puce, antenne RFID, bande magnétique…). Certes, la masse de plastique présente dans une carte en bois est fortement réduite par rapport à une carte en plastique classique, mais elle en contient néanmoins.

Le bois récupéré d’une carte sera nécessairement pollué par du plastique et des métaux.

Ce reste de plastique et les modules métalliques peuvent suffire à contrecarrer les avantages environnementaux que le bois apporterait à la carte :

  • La carte entière n’est pas biodégradable puisqu’elle résultera en la pollution de l’environnement par du plastique, des métaux et des encres si elle y est jetée.
  • Dans une carte non éco-conçue, le bois risque d’être contaminé par les matériaux mentionnés ci-dessus. Il sera alors restreint aux usages supportant la présence d’impuretés plastiques, encres, voire métalliques.
  • L’argument de la biodégradabilité ne retire pas le besoin primordial de recycler les métaux et le bois.

La carte à puce en bois – une tentative de proposer un produit innovant

La carte en bois est en effet une tentative de proposer un produit innovant. Seulement, les niveaux de connaissance et de maîtrise des impacts environnementaux ne sont pas encore assez élevés pour justifier qu’il s’agisse de plus qu’un effet de mode.

En effet, à ce jour aucun de la dizaine de distributeurs (et fabricants) français et européens que nous avons étudiés n’a encore mis en place de système de collecte ou de recyclage de ses cartes en bois pourtant déjà proposées aux utilisateurs (2). 

Les plus avancés parmi ces distributeurs, dans le développement de supports pouvant remplacer le plastique, évoquent des travaux de recherche (3), mais ne parlent ni de vision pour une application à grande échelleni des impacts environnementaux via analyse bénéfices/risques pour les écosystèmes.

La valorisation des métaux après l’incinération du bois de telles cartes broyées est toujours possible, mais est-ce bien raisonnable ? Analysons cela.

Le bois, un matériau séduisant

Le bois est un matériau renouvelable, biosourcé et biodégradable.
De ce fait, les cartes en bois peuvent être séduisantes pour les usagers et donc constituer un argument marketing.

Le bois est associé à la nature et transmet donc l’image d’un matériau écologique.
Le toucher du bois est considéré plus agréable par certains utilisateurs et d’autres en vantent également l’odeur (5).

Mais ces éléments sont-ils défendables face à l’exploitation de la forêt ?

Les conditions d’exploitation et d’application du bois sont importantes, puisqu’elles déterminent les impacts environnementaux, notamment sur l’état des forêts et la qualité de l’air.

⚠️ Attention par exemple : le bois brûlé pour le chauffage ou en biomasse est plus émetteur et dangereux pour la santé que les énergies fossiles 😱 (6).

ADIMAS | Danger de l'incinération des cartes à puce en bois

Les effets néfastes de l’incinération du bois sur la qualité de l’air

L’incinération du bois est pire pour la pollution de l’air que les énergies fossiles. En effet, le bois incinéré émet davantage de gaz à effet de serre que le charbon, pour la même quantité d’énergie produite (7).

ADIMAS | Émissions de CO2eq pour les cartes à puce en bois

Cela peut être contre-intuitif, mais est dû aux différentes concentrations d’énergie dans ces matières. On peut comparer les émissions de CO2 par kg de bois incinéré :

ADIMAS | Émissions de CO2 en kgCOEeq par kg de bois incinéré

Pour une même masse, l’incinération du bois est moins émetteur que les énergies fossiles.
Mais elles sont bien plus concentrées en énergie que lui.

On a donc besoin d’une bien moindre masse d’énergie fossile pour obtenir la même quantité d’énergie, ce qui explique que l’incinération du bois pour la production d’énergie soit plus polluante.

L’incinération du bois est aussi très émettrice de particules fines. Ce sont des particules solides de moins de 2,5µm de diamètre (soit 0,0025mm), dangereuses pour la santé.

L’incinération du bois en émet en moyenne quatre fois plus que le charbon, encore pour la même quantité d’énergie produite (9).

ADIMAS | ÉMISSIONS DE PARTICULES FINES pour les cartes à puce en bois

En France, les particules fines sont estimées responsables de 40 000 décès par an. En 2011, le chauffage résidentiel représentait environ 40% des émissions, ce qui comprend celles émises par l’incinération du bois de chauffage (9).

Dans les pays en développement, l’accès à d’autres moyens de cuisson que le bois est un enjeu important, puisque ce dernier contribue à la fois à un problème de santé publique et à une hausse de la déforestation (10). Ce n’est pas un matériau écologique dans ce contexte.

Pour toutes ces raisons, la conception d’une carte en bois doit être accompagnée par une collecte, puis par une valorisation du bois qui évite son incinération.

La déforestation

ADIMAS | Les arbres les poumons de la terre

Les forêts sont d’importants puits de carbone, en plus d’être l’un des « poumons de la Terre ». Chaque kilogramme de bois qui pousse représente environ 3,67kg de CO2 retirés de l’atmosphère.

En termes d’émissions, l’exploitation du bois à un double effet négatif : elle relâche le carbone accumulé dans le bois avec son incinération et interrompt le développement de la forêt, qui en aurait accumulé davantage.

De la même manière que les énergies fossiles relâchent dans l’atmosphère le carbone qu’elles contiennent, l’incinération du bois relâche tout le carbone capté par un arbre au cours de sa vie (11).

Le procédé de captation de carbone des forêts est lié à la vie des arbres. Pour que la coupe d’un arbre soit « neutre en carbone », il faut assurer la pousse d’autant de bois qu’on en a abattu. Cela implique un déphasage de plusieurs décennies.

Pour appliquer la neutralité carbone à l’ensemble du bois exploité, il faudrait que les surfaces forestières poussent plus rapidement qu’elles ne soient coupées.

De plus, la déforestation a des effets néfastes sur l’érosion, la biodiversité, le cycle de l’eau et prive les populations locales de l’accès à la forêt et ses ressources.

ADIMAS | Originaire du Japon, la sylvothérapie désigne une pratique de soin au contact des arbres

La déforestation qui a lieu pour satisfaire la demande, par exemple en Roumanie pour les pellets, a des impacts majeurs, parfois même sur des forêts protégées.

Le bois n’est donc pas toujours un matériau écologique.

ADIMAS | Déforestation pour subvenir à la demande des cartes à puce en bois

Les forêts doivent être exploitées de manière durable et à proximité des lieux de production des cartes en bois, en assurant leur pérennité.

L’origine du bois doit être avérée, d’autant plus qu’il faudra satisfaire une demande grandissante en bois durable. Il est plus difficile de maintenir des standards qualité quand un produit est déployé à grande échelle.

Le bois sert-il d’abord à l’apparence et la communication ?

Dans la communication des fournisseurs proposant les cartes à puce en bois, le recyclage de tous les matériaux après la fin de vie des cartes n’est pas évoqué et moins encore garanti.

On ne dit pas non plus qu’une carte en bois soit intégrée à un système circulaire.

De même, la réduction des émissions de gaz à effet de serre n’a pas encore été comparée entre les cartes en bois et celles en PVC recyclé.

Ne risquons nous pas d’aboutir à un produit qui donne une image superficielle du respect de l’environnement, plutôt qu’à l’emploi concret d’un matériau écologique ?

Nous avons envie d’en savoir plus pour être surs que le produit final remplit bien les critères incontournables d’une carte écologique .

Oui, les cartes en bois sont adaptées à la technologie d’ADIMAS

ADIMAS est en mesure d’appliquer sa technologie de séparation des matières aux cartes en bois et donc de fournir la solution de recyclage de ces cartes.

Les métaux seront recyclés, tout en pouvant offrir a priori aux supports en bois une seconde vie, grâce à une collaboration étroite avec les filières de valorisation françaises capables d’en faire usage (4).

Un tel déchet de bois, pollué par des traces de plastique et métaux, se verrait affecté a priori en classe B, qui correspond aux déchets de bois légèrement traités.

Le bois de classe B est destiné à être recyclé en panneaux de particules.

Cela permet au bois d’accéder à une seconde vie et de figer son carbone dans un matériau de construction.

Il n’en est pas de même avec les autres catégories de déchets de bois (A et C), qui sont destinées à être incinérés (valorisation énergétique), donc dont le recyclage n’est pas mené.

Conclusion

Les critères pour que la carte en bois soit écologique ne sont pas remplis, puisque les avantages écologiques n’en sont pas encore démontrés, ni garantis par des fournisseurs.

En tout état de cause, le choix du support en bois pour la carte à puce doit obligatoirement garantir qu’à la fin de vie d’une telle carte, après séparation des modules en métaux, le déchet de support en bois pourra être affecté à la classe B.

ADIMAS peut alors sans problème prendre en charge le recyclage complet de ces cartes.

Pour un matériau écologique, la fin de vie compte autant que la provenance.

Des études doivent être menées par les concepteurs et fabricants pour pouvoir démontrer et conclure si les cartes en bois ne sont qu’un effet de mode, comme un échec avéré des cartes en PLA, ou si le bois pourrait rejoindre le PVC recyclé comme matériau écologique.

Dans tous les cas et pour tous les modèles de cartes connus, la meilleure fin de vie passe par la collecte de la carte, suivie de son recyclage donnant des vies multiples aux matériaux qu’elle contient.

Dans cet objectif, le tri des matériaux en flux distincts reste une étape essentielle.

Sources

Sources : La carte à puce en bois est-elle une bonne idée

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