La production connectique
La production de connecteurs est un processus complexe, en plusieurs étapes effectuées par différents acteurs. Parmi ces étapes, on compte le prototypage, le décolletage, l’usinage, la découpe, l’emboutissage, le traitement de surface (galvanoplastie), le moulage et surmoulage…
Différents types de connecteurs
La connectique remplit une variété de fonctions, dans plusieurs industries (1, 2). Les connecteurs sont utilisés dans l’alimentation électrique ou en électronique dans la transmission de données.
Tout d’abord, les connecteurs peuvent être séparés selon leur mode de production
- Les connecteurs standardisés
Les connecteurs de cette catégorie sont conçus pour être directement mis sur le marché, en correspondant à ses normes. De cette manière, ils sont achetés librement et les commandes sont passées rapidement.
- Les connecteurs de spécialité
Ils sont conçus pour des usages spécifiques, en fonction des besoins particuliers du client. Ils répondent généralement à des exigences techniques plus contraignantes. C’est ce type de connecteurs que l’industrie française conçoit et fabrique.
Ensuite, on peut les séparer en fonction du marché ciblé
- Les connecteurs grand public
Destinés à des usages domestiques ou industriels légers, ces connecteurs regroupent des connecteurs familiers, comme les câbles d’alimentation électronique, les connecteurs USB, audio et vidéo, etc. On y compte aussi les connecteurs de bord, d’appareillage, de télécommunications et les connecteurs automobiles, qui équipent des produits destinés au grand public, fabriqués en grandes séries.
- Les connecteurs industriels
Ces connecteurs sont plus spécifiques, dédiés à des usages précis de certaines industries, notamment dans les énergies. Ils sont conçus selon des contraintes plus exigeantes en matière de robustesse, d’étanchéité, de puissance, etc. De manière générale, les connecteurs industriels sont conçus selon de strictes normes d’industrie, partagées entre fabricants, et sont produits en plus petites séries que ceux destinés au grand public.
L’industrie connectique en France
La France s’est fortement désindustrialisée depuis les années 90, en faveur des pays émergents. La part de l’industrie dans le PIB national est passée de 21,2% en 2000 à 16,7% en 2021 (1).
Cependant, certaines compétences ont été conservées sur le territoire, reflétées par l’état actuel des industries française, dont la connectique est un exemple parlant.
Les entreprises de connectiques françaises
En 2017, la France comptait 53 acteurs de la production connectique sur son territoire, pour un chiffre d’affaires cumulé de 1,5 milliards d’euros (2).
Le secteur comptabilise alors un total d’environ 8000 salariés, ce qui représente 22% des emplois de l’ensemble de la fabrication française de composants électroniques.
L’industrie française est constituée d’un tissu d’entreprises à forte expertise. Elles travaillent pour des marchés de niches et produisent des séries à forte valeur ajoutée.
Les deux plus grands groupes français actifs en connectique sont des acteurs historiques du secteur concentrés sur les marchés de l’aéronautique, du spatial et de la défense. Ils sont aussi implantés à l’international et font partie des trente plus grandes entreprises de connectique au monde. Ensemble, ils représentent 28% des effectifs de la connectique française (2).
Plusieurs groupes internationaux, notamment américains et suisses, sont implantés en France, où ils profitent de l’expertise du pays sur les technologies de pointe.
Les secteurs clients de la connectique française
En France, la production connectique se focalise sur des produits haute-gamme, nécessitant un haut niveau de personnalisation et des exigences de sécurité et de performance contraignantes.
En effet, les principaux clients de la production connectique française sont l’automobile, l’aéronautique, le spatial et la défense. Leurs applications sont particulièrement contraignantes en termes de poids et de volume.
Les secteurs de l’énergie, des télécoms, du médical, des transports de l’instrumentation… sont d’autres clients de la connectique de pointe.
Les produits grand public ont été largement délocalisés
Grâce à un fort niveau d’expertise, la France a conservé sa souveraineté dans le domaine de la connectique de pointe, de spécialité. Mais le marché des connectiques grand public a été perdu après leur délocalisation vers les pays émergents, alors plus compétitifs.
La production connectique mondiale est dominée par de grands groupes principalement installés en Asie, particulièrement en Chine, où se trouvent la majeure partie des productions de connecteurs grand public en grandes séries.
En 2022, la Chine comptait 32% des commandes mondiales. L’Asie entière accumulait 52% (3).
L’industrie française n’a donc d’autres choix que de se focaliser sur ses forces, en conservant une avance technologique par l’entretien de son savoir-faire spécialisé.
Le marché de la connectique a cessé de se déplacer en Asie
Depuis 2018, les industries connectiques occidentales enregistrent de meilleurs taux de croissance que les asiatiques (4).
L’économie chinoise en général semble ralentir. En simultané, des tensions politiques montent autour de la Chine et de Taïwan. Pour ces raisons, les investisseurs occidentaux se détournent progressivement de la Chine, car les investissements y deviennent moins prometteurs.
Malgré cela, il est peu probable qu’une large relocalisation des connecteurs standardisés en grande séries se fasse. Le marché mondial de la connectique a donc atteint une sorte de statu quo, où les industriels de chaque région gardent la main sur leurs spécialités respectives.
La production connectique française est propice au recyclage
En France, les fabricants de connecteurs se concentrent sur des produits de haute qualité. Pour répondre aux hautes exigences de leurs clients, leurs connecteurs sont pourvus de plus grandes quantités de métaux précieux, indispensables pour atteindre leurs objectifs de conductivité et de durabilité. Leur recyclage est donc primordial.