« Il faut apprendre pour connaître, connaître pour comprendre, comprendre pour juger ».  

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L’indépendance énergétique de la France

ADIMAS | Article sur L'indépendance énergétique de la France
Avoir été forcé de devenir importateur d’électricité indique-t-il une perte de l’indépendance énergétique de la France ?

Coûts des moyens de production électriques en France

La Cour des Comptes a publié un rapport en septembre 2021, au sujet des coûts du système de production électrique en France (1).

Les méthodologies employées pour déterminer les coûts des énergies sont complexes. De plus, la publication de ce rapport coïncide avec le début de la crise de hausse des prix du gaz. Il n’a donc pas pu la prendre en compte.

Grâce à ces données, croisées avec celles de plusieurs fournisseurs électriques dans le tableau ci-dessous, on peut établir une gamme de coûts pour chaque mode de production électrique principal en France.

Chacun dépend d’une énergie primaire différente. Le coût de production est un enjeu important, car il compte dans les mesures stratégiques autour de l’électricité.

ADIMAS | ordre de coût par moyens de production électrique article indépendance énergétique
Tableau : Ordres des coûts par moyen de production électrique (2,3,4)

Les larges fourchettes de coûts s’expliquent par plusieurs variables :

  • La taille des infrastructures (plus elles sont grandes, plus le prix au MWh tend à baisser)
  • Le lieu d’implantation (Nord ou Sud pour le solaire, terre ou mer pour l’éolien…)
  • L’avancement des travaux (par exemple entre une centrale nucléaire en plein fonctionnement et une partiellement construite ou en maintenance)
  • Les variations de prix des combustibles
  • La flexibilité de la demande
  • Les moyens de distribution de l’électricité sur le réseau
  • Les conditions météorologiques pour les énergies renouvelables
  • Etc…

A titre de comparaison

Le coût moyen de la production d’électricité en France était de 64,8€/MWh en 2019 (1).

Le prix de l’électricité moyen en France en 2019 était de 115€/MWh pour les ménages et de 94€/MWh pour les industriels, toutes tailles confondues (5).

Les coûts de production sont susceptibles d’évoluer dans le temps. La planification du mix électrique dépend aussi de facteurs environnementaux, stratégiques et même politiques, notamment car toutes les filières sont mondialisées.

Une énergie intermittente est une énergie dont la capacité de production dépend des variations d‘une source indépendante de la volonté humaine.

Elle se distingue d’une énergie pilotable, dont la production peut être contrôlée en fonction de la demande. Une énergie pilotable est mobilisable à volonté et de manière prévisible.

Le facteur de charge correspond à la proportion d’énergie produite par une énergie intermittente, comparée au cas hypothétique où elle produirait 100% de sa capacité en permanence.

  • Facteur de charge de l’éolien terrestre en France en 2020 : 26,35% (6)
  • Facteur de charge du photovoltaïque en France en 2020 : 14,65% (6)

Une mauvaise planification du parc nucléaire a été mise en évidence en 2022

La filière nucléaire française a été le plus largement développée pendant les années 70 et 80, dans le but de renforcer son indépendance énergétique. Il n’y a pas de durée de vie fixe pour ces réacteurs, mais ils sont conçus pour fonctionner au moins de 25 à 40 ans.

En 2022, 56 réacteurs sont exploités en France.
D’après le rapport de RTE, la production électrique de la filière nucléaire à tendance à diminuer depuis 2015 (7).

C’est l’ASN (Autorité de Sureté Nucléaire) qui autorise la prolongation de la durée d’activité des réacteurs. Actuellement, il est projeté de maintenir les plus anciens jusqu’en 2040.

Mais la filière n’a pas pu maintenir son niveau de maîtrise, comme étudié dans le rapport de la « Commission d’enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France ». 

La dernière centrale nucléaire mise en service en France était la centrale de Civaux, en 1997. Pendant plusieurs années, le nucléaire ne semblait plus être un secteur attractif et a été la cible d’oppositions politiques. 

Beaucoup de réacteurs construit dans les années 80 atteignent la quarantaine d’années. Des travaux planifiés en 2020 ont été reportés des suites du covid 19, et des risques de corrosion en ont imposé d’autres.

Notamment, fin 2021 des problèmes de corrosion sous contrainte sont découverts dans plusieurs réacteurs.

En décembre 2022, au début de l’hiver, ce sont 21 d’entre eux qui étaient à l’arrêt en simultané. (8)

ADIMAS | En décembre 2022, 21 réacteurs sur 56 était à l’arrêt article indépendance énergétique
En décembre 2022, 21 réacteurs sur 56 étaient à l’arrêt

Avec le temps, la baisse d’expertise sur le nucléaire a abouti à une mauvaise gestion.
C’est celle-ci qui a exposé la France à des risques de coupures de courant en plein hiver 2022, et qui l’a contrainte à être importatrice nette d’électricité cette même année, compromettant son indépendance.

Les difficultés rencontrées par le parc électrique français sont les conséquences de compromis et stratégies mis en place par l’État. C’est donc au niveau politique que leur résolution doit être initiée. Des négociations sont en cours chez les législateurs européens, mais chaque pays cherche à faire valoir son modèle.

Par exemple, on voit une Union Européenne en conflit entre une électricité française alimentée en uranium et une électricité allemande qui privilégie comme énergie primaire le vent, mais couplé au charbon le temps de finir sa transition.

La France est-elle indépendante dans sa production d’énergie ?

Capacités de production et consommation d’électricité en France

En 2022, le pic de la consommation électrique française a été de 87 GW (9).

Le parc installé français comporte 61,4 GW d’énergie nucléaire et 25,5 GW d’énergie hydraulique, pour un total de 86,9 GW d’énergie électrique pilotable et décarbonée (9), presque équivalent au pic de consommation.

Les parcs installés d’énergie intermittentes le solaire et l’éolien, sont respectivement de 15,5 GW et de 21,1 GW. Par leur nature intermittente, ces énergies renouvelables ne peuvent pas être mobilisées à volonté, car relatives aux conditions environnementales.

Le parc installé total en France est de 142,8 GW (9) en octobre 2023. 

Dans des conditions de fonctionnement optimales et avec un approvisionnement sans contraintes, les énergies pilotables et décarbonées pourraient satisfaire les besoins électriques en France.
Mais en réalité, l’entièreté du parc installé ne peut pas être exploité en permanence, d’où l’importance de disposer de plusieurs moyens de production électrique complémentaires.

Des projets de construction de six nouveaux réacteurs nucléaires ont été révélés par le gouvernement, lors du conseil des ministres du 2 novembre 2022. Leur construction est prévue pour s’achever d’ici 2050 (10).

En 2022, la France a exceptionnellement été un importateur net d’électricité

En 2022 pour la première fois depuis 40 ans, la France a été importatrice nette d’électricité. 

Ce fut à la fois en raison d’une production nucléaire la plus faible depuis 1988, avec environ 65% du parc en maintenance, mais aussi d’une production hydraulique au plus bas depuis 1976, pour cause de sécheresse. Le tout porte un coup à l’indépendance énergétique du pays.

De l’électricité supplémentaire a donc été importée des pays voisins pour compenser cette baisse de production. Un accord commercial avait été signé en ce but avec l’Allemagne, en novembre 2022 (11), stipulant que la France fournirait du gaz en échange de garanties sur l’électricité.

ADIMAS | Tableau des importations et exportations d’électricité en France, de 2020 à 2022 article indépendance énergétique
Tableau des importations et exportations d’électricité en France, de 2020 à 2022 (7, 12, 13)

Cela est problématique économiquement et stratégiquement, mais aussi écologiquement. En effet, le facteur d’émission des pays voisins est plus élevé. La France a donc importé une électricité dont la production a été plus polluante.

Qu’en est-il donc de l’indépendance énergétique de la France ?

Aucune filière n’est alimentée en matériaux et combustibles entièrement extraits en France, même dans les cas où des réserves existent encore sur le territoire.

L’électricité ne représente pas toute l’énergie consommée dans le pays, les énergies fossiles ayant encore une place prépondérante. La France dépend à 45% des importations énergétique, principalement d’énergies fossiles (14). C’est moins que ses voisins, mais reste très important.

Ces énergies fossiles sont importées du Moyen-Orient, de la Russie d’Afrique du Nord, de quelques pays du nord de l’Europe (Norvège surtout pour le gaz naturel, Pays-Bas) et des Etats-Unis (gaz naturel de schiste). La France importe peu de charbon.

En 2022, les importations d’énergies fossiles ont coûté autour de 155 milliards d’euros (7), contre 44,3 milliards d’euros en 2021 et 19,1 milliards en 2020 (16).

La filière nucléaire dépend également d’importations, mais à la différence des ressources fossiles, les importations en uranium naturel ne représentent que 7% du coût de la filière (15), sont moins sujettes au conflit et ont l’avantage de provenir d’un plus grand nombre de pays, dont le Niger, le Canada, le Kazakhstan et l’Australie (17).

Non, on ne peut pas dire que la France soit indépendante dans sa production d’énergie.

Mais un pays capable de bien diriger sa propre politique énergétique, sans être entièrement dépendant d’une seule source et sans avoir de compte à rendre, peut assurer sa souveraineté, à défaut d’être indépendant.

Sources 

Sources : L’indépendance énergétique de la France

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