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Quels sont les critères pour une carte à puce écologique ?

ADIMAS | article Quels sont les critères pour une carte à puce écologique ?
Quels critères doit remplir la carte à puce ÉCOLOGIQUE ? Le bioplastique rend-il la carte à puce ÉCOLOGIQUE ? Qu’est-ce qu’un « bioplastique » ?

L’abus du qualificatif existe-t-il ? Nous souhaitons répondre à ces interrogations qui concernent toutes les cartes de paiement – cartes bancaires ou autres, ainsi que les cartes SIM. 

Pour ce faire, nous avons procédé à :

  • La présentation des critères clefs caractérisant le produit écologique, dans notre cas la carte à puce ;
  • Une analyse qualitative des matières plastiques utilisées pour fabriquer les cartes à puce (paiement et SIM), et une analyse quantitative en mettant en relation leurs impacts CO2

Les résultats de notre investigation seront surprenants pour la plupart d’entre vous. 

Quels critères pour une carte à puce écologique ?

Le qualificatif « écologique » provient du mot « écologie » : l’étude des interactions entre les organismes vivants et leurs milieux, leur environnement et plus généralement la nature.

Dans le monde des objets, l’attribution du qualificatif « écologique » au produit fabriqué et mis sur le marché (ici une carte à puce : bancaire, SIM, …), signale qu’il respecte l’environnement, dans le sens des interactions de ce produit avec l’environnement, tout au long de son cycle de vie. 

Un produit écologique est donc un produit fabriqué à partir de ressources naturelles, qui peuvent se régénérer ou des ressources recyclés et recyclables, sans polluer le sol, l’air ou l’eau et dont l’utilisation ne nuit ni à la santé de l’Homme, ni à la Terre.

Concrètement, la carte à puce écologique sera celle qui répondra aux critères suivants :

ADIMAS | listes des critères pour être considéré comme carte à puce écologique

Le « recyclage » s’entend dans le sens de L’article L541-1-1 du Code de l’Environnement (version en vigueur depuis le 31 juillet 2020, modifié par l’Ordonnance n°2020-920 du 29 juillet 2020 – art. 3) qui stipule :

ADIMAS | définition du recyclage du code de l'environnement

Quel recyclage pour les cartes à puce ?

Une carte à puce est un produit complexe qui contient de multiples matières : 
le plastique et les métaux ferreux et non ferreux, tels que l’or, le palladium, le cuivre, le nickelle lithium… 

Ces matières doivent être réellement recyclables et recyclées, avec une technologie bas carbone, à la fin de vie des cartes et avec l’organisation et la mise en place d’une collecte par les distributeurs/fournisseurs des cartes. Cette solution est disponible en France !

Quant aux supports plastiques des cartes à puce que l’on trouve dans de différents types de cartes, SIM ou paiement, ils peuvent être classés dans les trois familles suivantes : 

1.Pétro-sourcés vierges : PVC, PC, PET, ABS, PS.

Ces plastiques sont tous recyclables. Ils peuvent suivre jusqu’à 8 cycles de vie avant de perdre leurs caractéristiques intrinsèques.

2. Biosourcés : PLA (acide polylactique).

Ce plastique n’est pas recyclable. Son intérêt provient du caractère renouvelable et biosourcé des cultures agricoles. 

3. Recyclés : R-PVC, R-PS.

Ces plastiques sont recyclables jusqu’à 8 fois. 

La majorité des cartes de paiement du marché sont en PVC mais les fabricants se tournent depuis peu, vers le R-PVC, pendant que dans les cartes SIM nous trouvons : l’ABS, le PS et les choix les plus récents privilégient le R-PS. Sont-ils sur la bonne voie pour une carte à puce écologique ?

Zoom sur un plastique biosourcé : le PLA convient-il à une carte à puce écologique ?

C’est en 1990 que le marché des bioplastiques appelé également plastiques biosourcés est développé, avec l’apparition du PLA. Depuis, ils ont pu bénéficier d’avancées rapides du secteur de la chimie verte. (1)

Le PLA est fabriqué à partir d’amidon de maïs, canne à sucre, betterave, etc.

ADIMAS | études des plantes au microscope pour plastique biosourcé

Le recyclage du PLA n’est pas possible de manière conventionnelle, il faudrait absolument qu’un tri efficace soit mis en place pour éviter de le mélanger avec les plastiques traditionnels (2).

Il est présenté comme un plastique biodégradable ou un plastique compostable, mais ne l’est pas en compostage domestique. Il est seulement dégradé en conditions de compostage industriel spécifiques. Ce type de filière de compostage est rare en France (3). Même en Allemagne, réputée pour son avance dans le domaine de la gestion des déchets, 5% seulement des usines de compostage peuvent traiter les bioplastiques conformément aux normes (4). 

À ce jour, les filières de collecte de plastique sont inexistantes pour le recyclage du PLA.

Si du PLA commercialisé est déjà recyclé, ce dernier provient en réalité des déchets de production et des rebuts qui n’ont pas quitté leur site de production (5).

Ainsi le PLA est pratiquement totalement incinéré, avec en plus, des émissions de CO2 de l’ordre de 0.229 kgCO2eq par kg de PLA incinéré.

Son origine végétale ne suffit donc pas à en faire un matériau écologique, il ne rentre pas dans les critères de la carte à puce écologique (6). La promesse d’un plastique à faible impact environnemental, à la fois biosourcé et biodégradable, n’est pas encore tenue.

Pourtant, il y quelques années le PLA a beaucoup séduit face aux plastiques pétro-sourcés.

Mais aujourd’hui, avec les retours d’expérience, les avis sont plus nuancés. 

  • Peter Skelton, de WRAP (Waste and Resources Action Programme), « (…) « Juste parce que c’est biodégradable ne signifie pas que c’est bien. Si ça va en décharge ça donne du méthane. Seulement un pourcentage est capturé ». Le reste du méthane part évidemment dans l’atmosphère, alimentant le changement climatique. (…) » (2)

Les études montrent que l’allocation de terres agricoles pour culture intensive avec l’utilisation massive de pesticides, pour « créer » du plastique, défertilise les terres et a un impact négatif fort sur les écosystèmes environnants en cassant l’équilibre du biotope et de la biocénose.

ADIMAS | tracteur engrais champs de maïs pour production de PLA plastique biosourcé

En diminuant les surfaces de terres fertiles, nous diminuons aussi le potentiel des réserves alimentaires, pendant qu’ en 2021 la famine touchait 828 MILLIONS de personnes à travers le monde. (7)

  • Jan-Peter Willie co-fondateur de 3D4Makers, un fabricant néerlandais possédant de nombreuses années d’expérience dans la production de plastiques, soulève le problème éthique des plastiques biosourcés en apportant des chiffres qui parlent : 

« Il faut 2,65 kg de maïs pour fabriquer 1 kg de PLA. Avec 270 millions de tonnes de plastique produites chaque année, le remplacement du plastique conventionnel par du PLA issu du maïs supprimerait 715,5 millions de tonnes de l’approvisionnement alimentaire mondial alors même que le réchauffement climatique réduit la productivité de l’agriculture tropicale. » (8) 

Comparatifs des émissions de CO2 des plastiques des cartes à puce

ADIMAS | comparaison emission carbone des differents plastique pour carte a puce ecologique

Recyclabilité des plastiques pétro-sourcés

Le PVC, tout comme l’ABS, le PC et le PS sont facilement recyclables.

Le PVC peut être un bioplastique car il est possible de le produire à partir de déchets organiques, tels que de la pâte à papier ou de extraits d’huiles de cuisson usagée (9). 

Ce PVC biosourcé est indistingable dans son usage du PVC produit à partir de ressources fossiles. Il est recyclable de la même manière et les polymères biosourcés peuvent se mêler aux pétrosourcés.

Le PVC est recyclable jusqu’à 8 cycles, y compris mêlé à du PVC biosourcé. 

Analyse et conclusions 

Nous laissons aux fabricants et distributeurs de cartes le soin de l’évaluation honnête de leurs cartes à puce face aux critères écologiques qui s’imposent, tels qu’évoqués plus haut.

Il est néanmoins facile de voir que le seul fait que les cartes ne soient pas recyclées compromet toute possibilité de leur attribuer le qualificatif de CARTE ÉCOLOGIQUE, qui doit être utilisé à bon escient et sans abus de langage. 

Par analyse des chiffres des émissions de CO2, nous pouvons faire plusieurs constats.

Nous allons juste nous concentrer sur le choix du meilleur plastique utilisé qui pourrait correspondre aux critères de la carte à puce écologique. Les fabricants concernés se reconnaitront. 

D’abord, le PLA, malgré son statut de bioplastique, est plus émetteur de carbone que son concurrent le PVC. Respectivement :

PLA > 2-5 kg CO2eq + 0,229 (généré lors de l’incinération) :

ADIMAS | comparaison émission carbone PLA plastique biosourcé pour carte à puce écologique

PVC > 1,89 kg CO2 eq

par kg de matière plastique produite.

Le PVC-R, quant à lui, bat tous les records de sobriété carbone avec 0,119g de CO2eq/kg de matière produite.

C’est le plus bas score parmi les plastiques que nous avons étudiés et il correspond à 94% d’émissions en moins que son équivalent vierge :

ADIMAS | comparaison émission carbone PVC et PVC-R pour carte à puce écologique

Il est important de noter que pour vraiment faire valoir cet écart d’émissions, le recyclage du plastique doit survenir plusieurs fois. En effet, si l’on prend en compte le gain moyen d’émissions, on se rend compte qu’il augmente à chaque cycle de recyclage. Si l’on ne procède qu’à un seul cycle de recyclage, les émissions de la production de PVC neuf sont moins compensées par le recyclage : 

  • Avec 1 cycle de recyclage, la moyenne des gains d’émissions est de 0,85kg de CO2.
  • Avec 8 cycle de recyclage, la moyenne des gains d’émissions est de 1,49kg de CO2.

Donc, à ce jour, le meilleur plastique pour aller dans le sens de la carte à puce écologique est le PVC-R, pour les cartes de paiement, et le PS-R pour les cartes SIM, sans jamais oublier que les cartes à puce doivent être recyclées à nouveau à la fin de leur cycle de vie pour mériter leur qualificatif : écologique !

Ces plastiques correspondent bien aux récents choix des fabricants des cartes à puce, que nous félicitons pour ce premier pas vers une carte à puce écologique.

Sources 

Sources : Quels sont les critères pour une carte à puce écologique

L’accès aux sources est disponible sur demande.

Auteurs 

Adrianne, Pierre, Elisabeth

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